Projet d'exposition

En résumé

L’association Mémoires Plurielles a lancé un projet d’exposition temporaire sur le thème des immigrations en Région Centre avec le Musée d'Histoire et des Beaux-Arts d’Orléans pour la divulgation « autrement » des résultats de programme de recherche sur les mémoires des migrations dirigée par Hélène Bertheleu (sociologue) à l’université de Tours.

Cette recherche a mis en évidence la grande richesse ethnographique des migrations dans la région pourtant peu connue pour cette histoire : les familles de migrants ou de leurs descendants gardent des traces de cette histoire qui méritent d’être connues. 

Cette exposition régionale veut donc contribuer à faire connaitre ce phénomène méconnu de l'immigration dans la région, sous l'angle historique, anthropologique et sociologique, associant les apports scientifiques et un regard artistique. Elle ne prétend pas rentre compte ni la totalité des groupes ethniques présents sur la région, ni couvrir l’ensemble des activités du quotidien dans lesquelles l’expérience migratoire fait trace mais propose de donner à voir les enjeux sociaux, intimes et les recompositions culturelles qu’impliquent le fait migratoire. Il s’agit donc moins de mettre en scène les cultures du monde importées dans la région que de présenter la manière dont elles se transforment, se transmettent et interagissent avec les cultures locales.

En vue de la mise en forme de cette exposition, des collectes ont été impulsées sur l’ensemble de la région. La démarche de la collecte s’est voulue d’amblée participative, pour rendre vivante l’histoire de la migration et impliquer les acteurs locaux dans ce projet. Des appels à collecte ont donc été lancés auprès des personnes et associations ressources à Orléans, Tours, Montargis, Dreux et Bourges depuis septembre 2014. L’idée était d’associer la sollicitation de l’usager final, aux intermédiaires, les associations et les institutions. L’équipe de chercheurs associée au projet souhaitait pouvoir observer les conditions de mobilisation d’une mémoire collective à partir du thème des migrations. Ce projet a donné lieu à un partenariat de recherche entre l’association Mémoires Plurielles, l’association Formalis (Montargis) et quatre chercheurs (Université de Tours et Idemec CNRS Aix-en-Provence) qui a pu bénéficier d’un soutien du Ministère de la Culture dans le cadre de l’appel à projet du GIS IPAPIC.

Ce projet a d’emblée rencontré sur les sites de collectes un écho favorable. Les réunions mises en place ont fait émerger l’idée de déclinaisons locales du projet. Des projets pédagogiques, artistiques ont ainsi  commencé à voir le jour. 

Les équipes impliquées dans la collecte ont été confrontées à l’expression d’attentes diversifiées : demande d’organisation de conférences sur ce thème, de manifestations culturelles diverses (théâtre forum, théâtre d’appartement, expositions sur des thématiques locales…), de propositions pédagogiques. 

En participant à l’exposition régionale, des partenariats avec les institutions culturelles locales se sont mis en place pour la réflexion et implémentation des événements associés. Chaque territoire gère actuellement les conditions de faisabilité des tels projets en collaboration avec les acteurs locaux.

Les associations et chercheurs mobilisés dans le projet d’enquête et de collecte initiale se trouvent désormais confrontées à des attentes qui dépassent les ambitions initiales du projet. 

Des nouveaux projets au-delà de la recherche, pourront lier la réalité territoriale avec le regard scientifique, proposant une sorte de vulgarisation du travail intellectuel de recherche visant à une sensibilisation et une éducation citoyenne à la diversité.

Ils auront la possibilité de contribuer au développement de la culture et mémoire des habitants, spécialement des  jeunes.

Dans cette approche collective qui permet de s'adresser à tous en créant de la cohésion sociale, la manifestation sera sans aucun doute aussi un vecteur d'intégration.Valoriser cette histoire et la faire connaître comme une part majeure de l'histoire collective est aussi une façon, discrète mais efficace, de prévenir les préjugés et de lutter contre les discriminations.